SailTies
menu
Grégoire Gosset
podcasts

LIVE

Grégoire Gosset

location_on

Concarneau

613

NM

Total Distance

15

Days

Time at Sea

QUALIFICATIONS
None added yet
Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

Tuesday at 09:47

Île de Brehat > Saint-Cast-Le-Guildo

Hier nous n’avons pas navigué, enfin très peu. Nous sommes remontés dans le ferlât, étroit passage entre le continent et l’île de Brehat. Il faut bien étudier la carte, se repérer entre les amers et bien faire ses alignements pour éviter les roches et hauts-fonds. Nous nous amarré à une bouée au mouillage de la chambre, qui donne sur une plage au sud-est de l’île. La baignade y est fabuleuse, avec seulement quelques retraités locaux qui profitent d’un bain matinal un lundi sur leur île avant quelques étirements ou mouvements de tai-shi. Nous déjeunons dans le petit bistrot qui surplombe cette plage de bonnes crêpes (saucisse, complète et beurre sucre pour ne manquer de rien). Les membres engourdis par l’arrivée tardive la veille, le réveil tôt le matin et la bière du déjeuner, je m’allonge sur la plage pour une petite sieste avant de me rafraîchir avec une nouvelle baignade et un peu de lecture. Le soir, je passe acheter une bourriche d’huître du nord de l’île et je me suis fait offrir un couteau à huître par une serveuse dans une restau parce qu’elle « aime trop les huîtres pour [me] voir partir sans pouvoir les manger ». Je les ai dégusté à l’avant du bateau, devant un magnifique coucher de soleil avec une bière de Brehat. L’environnement du moment a sûrement joué inconsciemment, mais elles étaient succulentes. Aujourd’hui donc nous sommes partis assez tôt, avec un vent de sud est et un courant face à nous pour rejoindre Saint-Cast - trajectoire non idéale qui nous force à être très lent.. nous passons tout de même le phare du grand Lejon, au milieu de la baie de Saint Brieuc et faisons cap sur le cap Frehel. Encore aujourd’hui j’ai la chance de traverser une zone où des dauphins sont en train de chasser et je les vois sauter et même remonter la tête hors de l’eau pour dévorer leurs proies. En deuxième partie d’après midi, le courant de marée s’inverse et nous accélérons en passant le cap Frehel, majestueusement posé sur ses falaises puis le beau château de Fort La Latte. Devant le port de Saint Cast, un bout dans l’eau bloque notre hélice, nous forçant à être pris en charge par le SNSM pour rentrer au port. Il me reste des huîtres que je déguste sur le pont du bateau avant que la nuit tombe.

5

Île de Brehat > Saint-Cast-Le-Guildo

34.6

NM

8h 40m

Crec'H Kerrio to Saint-Cast-le-Guildo, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

Sunday at 14:59

Roscoff > Lezardrieux

Réveillé tôt par le départ de Lisa, notre coéquipière qui rentre chez elle à Nantes, je retourne a Roscoff proche du vieux port où je prends un café allongé accompagné de mon Conrad. Les marnages en Bretagne Nord sont bien plus importants que dans le sud et les coefficients de marée s’allongent fortement vers la pleine lune: la mer s’est retirée de plusieurs centaines de mètres et les bateaux du vieux port échouent sur le sable. Ils sont posés sur leur flanc, d’un côté ou de l’autre, comme las d’attendre la marée haute. J’ai toujours été particulièrement sensible à ces paysages de marée basse où le temps semble s’être arrêté, le départ impossible: la nature nous force à prendre le temps de stopper un instant les éternels pérégrinations du marin. Une fine pluie me tire de mes rêveries et je vais me réfugier dans une petite maison bretonne aux grosses pierres, petites fenêtres et imposante cheminée pour y déguster des délicieuses moules ou Hervé me rejoint. On largue nos amarres en début d’après midi, cap sur l’est et le phare des sept iles au large de la côte de granit rose. La navigation est bien différente avec celle d’hier, la dépression se déplaçant vers l’Est, le vent que nous avions de sud-est hier nous forçant à être au près vient aujourd’hui du sud ouest et nous sommes en vent arrière. Le temps se dégage et on fuse à 8 noeuds sur une mer belle et une excellente visibilité. Deux petits dauphins se joignent à moi pendant que je barre sautant à droite et à gauche du bateau. A l’approche du phare des sept île, on met le pilote automatique et on hisse le spi pour conserver notre vitesse (puisqu’on prend la décision de ne pas s’arrêter à Perros Guirec mais de continuer vers Brehat pour ne pas être bloqué par les courants de marées très forts demain). Cap donc sur le phare des Heaux de Brehat, plateau de hauts fonds qu’il nous faut contourner par le nord. A mes côtés des fous de bassan frôle le bateau, volants tels des planeurs au dessus de l’eau, leur cou légèrement jauni et la pointe de leurs ailes noirs, ils sont majestueux ! Je les vois piquer droit dans l’eau pour pêcher et j’aperçois de nouveaux des dauphins probablement occupés à se nourrir également. Au niveau des heaux de brehat le soleil décline et vient se cacher derrière des nuages pour offrir une belle lumière faites de faisceaux qui tombent sur la mer. Puis la lune se découvre, pleine, elle est rayonnante tel un soleil et vient éclairer notre route parmi les rochers à fleur d’eau. On a vraiment une luminosité extraordinaire comme si on avait un projecteur braqué sur nous. Cap vers le sud, on longe l’île de Brehat en suivant précautionneusement les alignements des phares qui nous permettent de zigzaguer entre les dangers. Le courant est contre nous, ralentissant notre bateau mais on pénètre dans la rivière du Trieux et vers minuit on arrive à une bouée juste en face de Coz Castel la base Glenans et nous nous amarrons.

5

Roscoff > Lezardrieux

48.1

NM

8h 43m

Roscoff to Kermenguy, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

Saturday at 13:54

Aber Wrac’h > Roscoff

Encore une magnifique journée. Le soleil se réveille avec nous, éclairant de sa douce lumière (la luce) le petit port de l’Aber Wrac’h niché dans l’estuaire du fleuve qui se jette dans la manche. En même temps que les mouettes et les bateaux de pêche qui rentrent, nous prenons un petit déjeuner sur une petite table au soleil du café donnant sur le port. La lecture s’impose puisque nous partirons à 14h une fois que les courants de la marée de Brest ira vers l’est. Je plonge dans le « Nègre du Narcisse », 4eme roman de Conrad que je dévore pendant ce petit séjour. Une fois la salade spéciale Hervé ingérée, on prend la mer et on traverse, grâce à un alignement de deux amers dans notre dos, une zone pleine de cailloux et de hauts fonds. Le soleil et le vent de sud est (annonçant une nouvelle dépression arrivant tranquillement) se donne à cœur joie pour le faire passer une excellente journée. Au près serré, le bateau gîte fortement, surtout ds’ les rafales et on décolle à 8-9 noeuds pendant 3h en filant vers l’est. La sensation est géniale, on vole sur l’eau et on traverse le vagues moutonnante avec facilité. Je gère la barre et la régule à la GV (il faut choquer la voile pour éviter que les rafales forcent le bateau a se rapprocher du vent en le faisant gîter fortement et tourner jusque face au vent il ralentisse voir s’arrête), quel plaisir encore ! Nous passons juste en face de Keremma où mes pensées vont vers Augustin H. Arrivés devant l’île de Batz on affale la GV et allume le moteur pour zigzaguer entre les rochers en suivant docilement la série de balises nord et sud. Sur notre tribord, le vieux port de Roscoff, ville connus pour ses ognions doux et sucrés, ses artichauts et ses homards.. je n’aurai l’occasion aujourd’hui de ne goûter que les oignons.. après tout de même avoir dégusté les bonnes huîtres de Carantec de chez Flavie ! J’espère avoir le temps demain ds revenir goûter une des crêperies bien alléchantes de la ville.

5

Aber Wrac’h > Roscoff

30.9

NM

4h 38m

Landéda to Roscoff, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

Friday at 08:40

Brest > Aber Wrac’h

Quel plaisir ce matin de se préparer, pourtant si tôt, à partir, en mer, la vraie ! La dépression qui stagnait depuis 5 jours, poussant des vents à plus de 50km/h et nous forçant à rester dans la rade de Brest est enfin passée. A nous la route vers le nord ! A 8h sur le pont, plein d’eau, d’essence, voiles et bouts rangés, on sort du port sous un soleil radieux. Sous « now we are free », notre sunfast 32 sort du goulet de Brest, prêt à tout endurer. Notre attente aura payé, la houle est douce, la mer peu agitée et le vent frôle les 10 noeuds sans vraiment les dépasser. Le vent d’ouest-sud ouest nous pousse tranquillement avec le courant de marée devant la pointe saint-Mathieu, puis nous passons les îles de Molène et de Ouessant et tous les cailloux environnants, puis le phare du four. La navigation est très douce et j’en profite pour prendre mon livre les pieds à l’air au vent, face au soleil. C’est un véritable plaisir d’être en pleine mer, au soleil, et nous profitons de l’accalmie de vent pour sortir le spi symétrique, une immense voile d’avant qui nous permet d’atteindre les 6 noeuds en vitesse. Nous avons le phare de l’île vierge en vue, le phare le plus haut d’Europe, qui nous indique que nous nous rapprochons de l’aber wrac’h. L’endroit est magnifique, avec un petit port authentique et vivant et une série de petite plage crique avec un sable fin et eaux cristallines et une vue à couper le souffle sur des petits iles vertes avec de beaux pins, du sable et de beaux rochers. J’en profite pour me baigner dans l’eau « rafraîchissante » et lire au soleil tout en grignotant un petit kouign aman... Petit apéro bière devant un soleil couchant et crabe absolument massif pour le dîner préparé par Hervé qui est allé le négocier avec un chalutier arrivé au port en même temps que nous, un délice !

5

Brest > Aber Wrac’h

39.9

NM

7h 3m

Brest to Landéda, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

Thursday at 08:28

Visite de l’Ile d’Ouessant

Levé aux aurores ce matin, pour grimper sur la navette au nom du fameux courant d’Ouessant : le Fromveur. Je file vers l’île la plus à l’ouest de la France, vers ce petit bout de terre érodé par le vent et la houle d’ouest sur laquelle ont vécu et vivent toujours quasiment dans les même conditions les pêcheurs-agriculteurs-gardiens de phares d’Ouessant. Arrivé a l’embarcadère je loue un vélo (pas besoin de cadenas, les gens posent les vélos à droite à gauche, il n’y a pas de vol), un petit VTT pour parcourir l’île de 8km de long et 4km de large. Je commence par la côte Nord, la côte sauvage (si on considère que le reste ne l’est pas). Je découvre le phare du Stiff, puis je longe la côte constituée de gros blocs de roches de granit polis par les eaux et les vents, arrondis et nervurés, qui ensemble forment comme des immenses menhirs qui pointent vers le ciel. Je traverse des petits hameaux de petites maisons de pêcheurs un peu délabrées, croise la route de pleins de petits lapins, et profite du calme absolu sur ces petites routes sans personne. En arrivant au seul village existant, Lampaul, je m’arrête déguster des délicieuses crêpes (saucisse, complète, beurre sucre et caramel.. rien que ça) sur un banc en plein soleil devant l’église, avec de magnifique vitraux des frères Mauméjean. En continuant ma route vers l’ouest, je remarque qu’à peu près partout où on se trouve, on aperçoit au moins un des cinq phares de l’île. Notamment le phare du Créac’h, qui depuis sa falaise commande l’entrée de la Manche et voit défiler plus de 150 bateaux par jour. En face, l’ouest à perte de vue. Rien d’autre. L’Atlantique profond, la houle, le vent et les grains qui passent régulièrement au dessus de l’île. Je fais route vers le sud avant de retourner à l’est, découvre de nouveaux petits hameaux, qui abritent notamment des petits moutons et agneaux. Le mouton d’Ouessant serait le mouton le plus petit au monde (40cm environ de hauteur) et très résistant au vent (un petit souvlaki d’Ouessant). Quelques plages abritées du vent d’ouest sur lesquelles j’aurais bien voulu avoir le temps de me baigner, et je rentre à l’embarcadère où je rends mon vélo et fais route retour vers Brest. Demain, départ 8h30 pour la Bretagne Nord. Enfin !

5

Visite de l’Ile d’Ouessant

31

NM

2h 45m

Laninon to Le Stiff, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

3 September 2025 at 17:52

L’Aulne > Brest

Après une nuit au mouillage très secouée par des vents violents (de force 8 par rafale), nous repartons vers Brest avec un vent en plein nez extrêmement fort. Le vent plaque l’eau et fait déferler même les toutes petites vagues avec de l’écume qui part à l’horizontal venant blanchir le paysage. Au moteur pendant un long moment, avec le bateau qui tape sur les vagues, le pilote automatique est mis et je lis tranquillement la nouvelle « Jeunesse » de Conrad (puisque j’ai fini Lord Jim hier soir), qui relate la traversée d’un petit trois mâts à voile en route depuis Londres vers Bangkok, subissant voies d’eaux, feu de la cargaison, difficulté d’équipage et découverte de l’Orient. Je la dévore en quelques heures. Une fois que nous étions bien placé, nous hissons la GV avec 3 ris (il ne reste plus grand chose de la voile) et un ORC (une voile d’avant encore plus petite que le solent) et on remonte au près serré vers Brest avec des pointes à 7,5 noeuds dans les rafales de plus de 50km/h (30-35noeuds indiqués sur l’anémomètre). Arrivée à Brest je trouve une petite crêperie délicieuse qui nous sert une fameuse crêpe de blé noir (attention on ne dit pas galette dans le Finistère) à la saucisse de Molène.. exquise ! Je rejoins mon bateau pour la nuit, demain j’en prends un autre (une navette à moteur) très tôt pour rejoindre l’île d’Ouessant !

5

L’Aulne > Brest

14.1

NM

1h 8m

Landévennec to Brest, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

2 September 2025 at 11:04

Le Fret > L’Aulne

On s’enfonce encore plus dans la rade aujourd’hui pour aller découvrir les méandres de l’Aulne. Nous longeons l’Ile Longue d’où nous assistons à un départ de sous-marins (frégate de la marine, hélicoptères et plusieurs vaisseaux accompagnant tout cela). Je frissonne à l’idée de m’imaginer enfermé 3 mois ou plus dans ces longs tuyaux noirs à plusieurs centaines de mètres sous l’eau dans les zones les plus dangereuses de la planète.. nous partons sous voile d’avant seulement, pour aller tranquillement en vent arrière en évitant de sans arrêt empanner et c’est largement suffisant vu les 30 noeuds de vent qui soufflent et qui nous font aller à 8 noeuds en pic de vitesse. La navigation est très confortable. On arrive proche de l’embouchure du fleuve, à côté de landevennec et l’on aperçoit une magnifique ancienne abbaye et on vient mouiller à l’abri dans l’un des méandres du fleuve, en face d’un cimetière de bateau de la marine (je reste étonné par ce principe qui consiste à laisser pourrir des bateaux collés les uns aux autres dans un tournant d’un fleuve). En dehors de ça la vue est très belle, on est vraiment au plus profond de la rade de Brest, perdu devant une belle forêt Bretonne où on peut s’imaginer quelques chouans cachés entre la forêt et l’abbaye. On marche quelques kilomètres, et je dois le dire, on est absolument nul part. On retrouve un petit café à Térénez ou l’on brasse la « bière du bout du monde », devant un énorme pont suspendu qui traverse l’Aulne. Petite soirée tranquille, j’approche de mes dernières pages de Lord Jim et nous regardons Chien de la casse avant de s’endormir. Plus que 1 ou 2 jours avant de reprendre notre route vers le nord normalement ! J’ai hâte !

5

Le Fret > L’Aulne

11.9

NM

2h 49m

Reun-ar-C'Hrank to Landévennec, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

1 September 2025 at 17:11

Camaret > Le Fret

C’est un peu déçu que j’ai repris la mer aujourd’hui, puisque les conditions nous poussent à retarder d’au moins 3 jours notre périple vers le nord. Le risque d’avoir une houle de plus de 4m qui déferle sur les hauts fonds, pouvant retourner notre bateau est trop important sur la pointe de Bretagne nord. En plus de la voile, la Bretagne, les marins, l’histoire de Brest et de la marine, je suis d’une certaine façon contraint d’apprendre la patience. Je réalise aussi à travers cette petite expérience à quel point les marins ont pu, lors de leur grandes expéditions de découverte terrestre ou lors de pêches au large de Terre Neuve, subir ces attentes, coincés dans un abri à cause d’une condition météo, avec cette envie de rentrer à la maison (tandis que moi c’est simplement pour découvrir la Bretagne nord..) pour être couvert d’or et de renommée ou simplement des bras de sa femme. Je prends donc mon mal en patience, d’autant plus que j’ai la chance de pouvoir continuer à naviguer dans la rade avec un magnifique vent. Lors de notre remontée dans le goulet de Brest, nous croisons l’abeille, un de ces fameux remorqueur de porte conteneur, qui sorte au large de Brest lors de jours de gros temps pour éviter des catastrophes ; sa sortie nous confirme que nous avons bien fait de rester à l’abri. Nous contournons l’île longue (bien au large), où la marine française répare ses sous marins et nous arrivons dans la petite cale du Fret, un traditionnel petit village Breton. J’y déguste de délicieuses moules à la crème, et ingurgite un bloc de far breton (j’aime beaucoup la Bretagne et ses spécialités mais là je crois qu’ils doivent retravailler les dosages..). Nous passons la nuit au mouillage, attaché à une bouée.

5

Camaret > Le Fret

10.6

NM

2h 16m

Camaret-sur-Mer to Pen an Ero, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

31 August 2025 at 12:35

Brest > Camaret-sur-mer

Journée tranquille aujourd’hui, avec un départ de Brest vers Camaret pour être au plus proche de la pointe saint Mathieu et être le plus flexible sur notre départ demain. Nous arrivons pour le déjeuner et je pars courir sur les pointes de la presqu’île pour me dégourdir les jambes un peu (quel plaisir de parcourir à nouveau cet endroit si beau, en sachant que mon porte carte est tranquillement dans ma cabine..). Ce soir, petite pizza pour ravir Hervé qui l’attend depuis longtemps. On discute des différentes régates autour du monde, de Moitessier, Kersauzon et autres grands marins !

5

Brest > Camaret-sur-mer

8.8

NM

2h 25m

Brest to Camaret-sur-Mer, France

Grégoire Gosset

Grégoire Gosset

30 August 2025 at 11:10

Tinduff > Brest

Réveil au mouillage de Tinduff, on part vers 10h30 toujours pour utiliser au mieux les courants de marée et être porté vers Brest. Le paysage est tout autre ce matin, avec un avis de vent frais sur la zone (force 7, passage de grains avec de fortes rafales à plus de 55km/h), on ne voit pas à 2 milles. On sort donc sous grand voile avec 2 ris et solent pour réduire au maximum la voilure et rester manœuvrant. Le plan d’eau est bien protégé toujours grâce à la presqu’île de Crozon qui casse les vagues arrivant de l’atlantique, ça rend la navigation idéale. Je suis à nouveau à la barre aujourd’hui et je profite de grands bords de près et de travers avec un bateau qui gîte fort pour avoir un maximum de sensation. La navigation est courte mais très agréable (enfin pour quelqu’un qui aime navigation sous force 7 sous la pluie - mais je suis parfaitement équipé avec bottes, pantalon et veste de quart et le fameux bob deperlant, mon père serait fier de moi !). On arrive à Brest juste avant le déjeuner et on s’amarre a la marina du château au pied de la ville. Sous une pluie battante on file s’enfermer au musée nationale de la marine de Brest. Passionnant ! Le musée nous montre que Brest a été choisit d’abord par les romains quelques 5 siècles avant notre ère, avant d’être choisit à nouveau par le duché de Bretagne (d’où régnait Anne de Bretagne notamment, pour la référence avec ma famille), et enfin par Colbert et renforcée par Vauban qui aurait dit lors de sa première visite « Le goulet est à Brest, ce que le détroit des Dardanelles est à Constantinople, c’est la porte et l’entrée tous les navires qui ont affaire aux Brest… Sont obligés de passer… Aussi est-ce l’endroit où on peut le mieux placer ce qui peut rendre la rade assurée ». En effet, c’est bien la sensation que j’avais en navigant dans le goulet hier. Génial aussi de voir toute l’organisation des bateaux avec une centaine de canon qui emportaient comme deuxième élément le plus volumineux après l’eau du vin, à hauteur de 1 bouteille par personne par jour ; l’expédition de Lapérouse (dont j’avais déjà été initié au puy du fou) et celles des autres poussées par le royaume de France pour aller chercher de nouvelles colonies après s’être fait voler les notre par l’Angleterre ; le développement du port pour rendre indépendant les États-Unis ; la création du Bagne ou Vidocq a séjourné ; l’évolution des bateaux avec l’invention de la vapeur et de l’hélice ; la destruction de la ville pendant la seconde guerre mondial ; et enfin la création des sous-marins SNLE. Ça replace tout ce périple à la voile dans un monde plus large et redonne à Brest un peu d’attrait (historique certes) que je ne lui trouvais pas en me baladant. On finit notre journée en dégustant quelques huîtres et araignées de mer sur le port, en espérant que la mer demain nous permettra de passer la pointe de Saint-Marhieu.

5

Tinduff > Brest

10.6

NM

2h 6m

Lestraouen to Brest, France